CONTE

 

THEME: Temps ordinaire / La vie avec Jésus

TITRE: La soupe à l'igname

 

Prière: Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Amen.

Seigneur, apprends-nous à aller à l'essentiel afin de ne pas perdre nos bénédictions au profit d'autres. personnes Au Nom de Jésus, amen.

Lire: 1 Rois 13.1-32


        Bouillie, grillée ou en sauce, l'igname est un tubercule très utilisé en Afrique de l'ouest, où il entre dans la préparation de nombreux repas. Sa consommation comme accompagnement d'une soupe est toujours une occasion de réjouissances qui marquent le début de la "saison des ignames"...

Au début de la saison des ignames, Shè-Akunda avait le devoir de se rendre dans la forêt, très tôt le matin, avec pour seul but de rapporter de belles ignames.


       Il était 04 heures du matin. Kichie secoua son mari de toutes ses forces pour qu'il se réveille. Elle était déjà terrifiée à l'idée de ne point avoir les ignames rituelles pour la fête qui aurait lieu le jour même. Et chaque année, c'était pareil: Shè-Akunda, son mari, l'aîné de sa famille, n'était jamais pressé. Cette fois c'était pire: il n'y avait qu'un tas de champignons de palmier, de l'huile rouge, deux harengs secs et le rat séché aromatique traditionnel pour le festin de la grande famille!

       Shè Akunda, fusil sur l'épaule, muni de sa machette et de sa lampe-torche passa derrière les cases et s'enfonça dans la brousse. Il avait pour mission d'acquérir le gibier pour la sauce, vérifier les nasses, tirer les tiges de poivre et apporter des ignames! En homme pragmatique, Shè-Akunda alla vérifier ses nasses. Il n'y trouva guère plus qu'un Tilapia maigrelet à qui deux crabes faisaient son affaire! Au lieu de se mettre à l'affût pour guetter son gibier, il pronostiqua le trouver sur place. En effet, à peine arrivé dans son champ, il vit des agoutis qui dévoraient ses ignames. Il se mit aussitôt à les poursuivre et en attrapa deux. Il tira ensuite pour deux mètres de tige de poivre, renforça sa clôture, posa des pièges et comme ses légumes avaient beaucoup donné, il repris triomphalement le chemin de sa maison avec de grands paniers remplis de plusieurs vivres.

       Pendant ce temps, Kichie, sa femme, s'inquiétait. 08 heures et personne à l'horizon. A cette allure, le "foufou", ou purée d'igname à l'huile rouge  ne serait jamais prêt à 10 heures comme l'exigeait la tradition. Les autre femmes étaient déjà très en avance! L'angoisse de Kichie augmenta quand elle vit arriver l'oncle Kachè et sa femme, les pires traditionnalistes du village! Ils étaient lourdement chargés. Confuse, la vieille tante s'écria:

- Nous voilà en retard! Ma fille, tes ignames sont-elles déjà cuites? Nous avons du très bon gibier et du poisson séché de qualité. Ne povons nous pas ajouter tout de même ces bonnes choses à ta sauce?

       Pour toute réponse, Kichie, au bord des larmes, souleva le couvercle de sa marmite: il n'y avait qu'une pluie de champignons, les deux harengs, et les 4 morceaux du rat séché qui bouillonnaient à vide dans la marmite. La tante étouffa une exclamation de surprise et approcha aussitôt ses ignames pour qu'elles soient taillées et ajoutées à la soupe.

quant à Shè-Akunda, il finit bien entendu par arriver, à 9h, chargé de ses trophées tel un sapin de Noël. Kichie l'accueillit et le déchargea pendant que l'oncle Kachè et sa femme le regardaient depuis le coin où ils étaient assis. Kichie se dépêcha de rechercher les ignames dans l'énorme balot de son époux, mais elle ne trouva que des aubergines, des tomates, des gombos et toutes sortes de légumes ainsi que le gibier.Shè-Akunda avait oublié les ignames à force de s'acquiter d'autres tâches champêtres!

Découragé et embarrassé, il s'assit pour se plaindre d'une journée gâchée par son trop plein d'activités secondaires. Comment faire à présent? L'igname est à la soupe à l'igname ce que le sel est à la mer. Sans elle, comment se réjouir avec du bon "foufou"?

      L'oncle indigné fit écraser les ignames déjà cuites par les femmes et pris la sauce, décidant que cette année, la fête allait se faire chez le petit frère! Il ajouta que l'affront de ne trouver que de l'eau bouillie serait trop grand pour la famille, raison pour laquelle, Shè-Akunda et Kichie devraient accepter ce petit sacrifice. C'est ainsi que Shè-Akunda,  celui qui n'allait jamais à l'essentiel  perdit  l'honneur  de son propre bien,  en assistant  la tête  basse  au partage  du repas , dirigé  par un autre  plus  petit que lui.

 

Entre nous et Dieu, il ya un dialiogue permanent où les ordres divins nous servent de repères pour aller à l'essentiel. Ce qui nous convient, ce que nous devons faire se trouve dans la volonté de Dieu et est la seule garantie de réussite et de bonheur parfaits. Le texte de 1 Rois 13.1-32 nous présente le sort terrible d'un prophète du Seigneur qui a désobéi a Dieu: il a été dévoré par un lion!

A l'image de ce prophète  obéissant mais partagé  entre la  crainte de Dieu et son discernement humain, Shè-Akunda  s'est  laissé emporter pour finalement, perdre ses gains, son honneur et ce que Dieu lui avait accordé comme fruit de ses mains.

Nos sales habitudes qui consistent à calculer, à accuser du retard lorsque Dieu nous donne un ordre, à remettre à demain ce qu'on peut faire maintenant,... nous jouent de vilains tours, mais nous n'en mesurons pas vraiment la gravité, ni l'impact. De fait, le seul jour où Shè-Akunda aurait pu être à l'heure' on lui a enlevé non seulemant sa sauce, mais encore ses droits d'ainé!

Le grand malheur vient du fait qu'on pense que le Plan de Dieu n'est jamais assez parfait pour nous, raison pour laquelle on y oppose toujours le notre. Le résultat est forcément mauvais, parce--que sans Dieu nous ne pouvons rien faire (Jean15.5), et nous n'avons rien à lui apprendre non plus....(Job 40.4-5).

 

QUE DIEU NOUS GARDE

Lumeria & Leana Davidson

 

 

 

 

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