Les graines de l'écureuil

CONTE CHREATIVITIES

 

Noel 3

THEME : DIEU D’ABORD

TITRE : LES GRAINES DE L’ECUREUIL

 

PRIERE : Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen

Seigneur, Tu fais toute chose pour notre bien, donnes-nous la grâce de te mettre toujours en priorité. Au nom de Jésus, amen.

 

 

Il y a longtemps, très longtemps, dans les régions boisées d’Afrique de l’ouest, les écureuils avaient construit un vaste royaume dirigé par une reine, la belle Lodja.

Si tous étaient d’avis que la reine était charmante, il était indéniable qu’elle était aussi sévère et très exigeante. Elle inspectait tout : les murs de la forteresse du royaume, l’hygiène des populations, la qualité des graines rapportées des champs et malheur à celui qui aurait été négligeant dans sa tâche !

Toutes ces bonnes choses étaient entassées dans les vastes greniers royaux et redistribués équitablement à chacun, de telle sorte que personne ne manquait de rien. Les habitants n’avaient cependant pas le droit d’avoir des vivres en propre, tout devait revenir aux greniers…

Cette politique des écureuils avait cours depuis la nuit des temps. Et la Reine Lodja ne faisait que pérenniser cet héritage. Tous étaient également habitués à cette pratique et personne ne s’en plaignait. Personne sauf Touffou, le dernier fils de la famille Atsan.

Touffou était jeune, vif et carrément rebelle. Il n’aimait pas la Reine Lodja. Il la trouvait trop dure et capricieuse. Il oubliait que ses consignes strictes permettaient à chacun de bénéficier de mets de qualité et de ne jamais manquer ni de grains ni d’eau. De plus, on tombait rarement malade dans le royaume, à cause des conditions d’hygiène sévèrement respectées.

Or, maintenant que Touffou était grand, lui aussi devait faire son office comme ses parents et ses frères avant lui.

Ce matin là, Touffou s’étira et se leva à regret de son lit douillet. Il fut accueilli par le regard noir de ses parents qui connaissaient ses sentiments et lui avaient déjà fait mille reproches. Les grands étaient déjà sortis. Le père de Touffou menaça son fils :

  • «  Tes frères sont déjà partis pour la quête ! A compter d’aujourd’hui, tu feras de même : chaque matin, tu iras chercher à manger pour la communauté et gare à toi si tu n’apportes pas un grain sain ! »

Les parents n’en dirent pas plus. Ils s’élancèrent sur une branche et bientôt, ils disparurent dans les broussailles de la forêt dense.

Touffou ne fut pas plus ému que cela le nécessitait car cette affaire le mettait en colère. Il ne voulait pas servir la communauté et encore moins la Reine. Il voulait que les écureuils soient libres d’avoir leurs propres greniers, mangent ce qu’ils veulent et aillent vivre où bon leur semble ! Cette ville, ce royaume trop bien organisé l’étouffait !

Bien décidé à aller au bout de sa conviction, Touffou se mit à explorer la brousse en quête d’une bonne occasion. Il courut longtemps. Mais quand il s’arrêta enfin, il était entouré de hauts palmiers à huile en pleine production avec des régimes de graines rougeoyantes prête à être récoltées ! De quoi vous en mettre l’eau à la bouche ! Non loin, des noyers chargés de fruits, un régal ! C’était le champ de Oyi, un cultivateur modéré qui laissait les animaux se servir dans ses champs annexes pour vivre.

Touffou ivre de joie goutta avec délice et précipitation les belles graines rouges qui se détachaient seules des régimes épineux. Il mordit de bon cœur dans ces noix si fraîches qui craquaient sous la dent. Ce régal le conforta dans son idée de ne révéler à quiconque l’existence de ce paradis et d’en profiter seul, ou à la rigueur avec ses parents. Mais qui pourrait l’aider à récupérer tout ce butin ? Au lieu de retourner vers les siens, Touffou alla chez Ohunbaya, le Roi du royaume des rats !

Ce fut Ohunbaya qui fut surpris de cette proposition d’alliance ! Une telle idée ne pouvait surgir que d’un cerveau idiot et inexpérimenté…Et il comptait bien en profiter !

Eux, les rats, impitoyablement chassés des champs des hommes, ils avaient ici l’occasion de tenir leur revanche sur les écureuils mignons et agiles, bien plus tolérés par les humains.

Ohunbaya rassembla tout son peuple…Et ils fondirent sans miséricorde sur la totalité des champs de l’infortuné Oyi, alors au village,  en pleine préparation de ses récoltes pour le lendemain.

Près de 85% du champ fut razzié par les rats en campagne. Ils stockèrent le tout dans un vaste trou…en « omettant » de dire à Touffou qu’il s’agissait du leur…

Satisfait de la besogne, Touffou alla inspecter avec quelque crainte la vaste chambre souterraine remplie de graines et de noix. Il demanda alors à Ohunbaya, le Roi des rats de prélever sa part comme convenu, c'est-à-dire, un tiers de la récolte. Mais Ohunbaya ricana :

  • «  Un tiers de la récolte ? pour quoi faire ? J’ai déjà tout ce qu’il me faut, pour mon peuple et pour moi !

Touffou fronça les sourcils :

  • Comment cela ? Allons, prends ta part et dispersons-nous ! Il ne faudrait pas que quelqu’un sache qu’il y a ici ma cache de nourriture.
  • TA CACHE ? (Ohunbaya rit plus fort) Mon pauvre ami, tu es vraiment stupide, ma parole ! Ceci est notre grenier à nous, les rats ! si longtemps chassés et méprisés par les hommes, poursuivis dès la moindre apparition ! Tandis que vous, les écureuils êtes difficilement consommés par ces bêtes à deux pattes ! Aujourd’hui, nous l’avons eue, notre revanche…(regardant Touffou avec de mauvais yeux) Et personne n’ira le raconter…à Lodja, au créateur ou à qui que ce soit d’autre ! »

Une lueur assassine traversa les yeux froncés de Ohunbaya et Touffou comprit que son arrêt de mort était signé. Sans perdre une seconde, il s’élança sur un arbre et sauta de branche en branche comme un ouragan, tandis que Ohunbaya et son peuple couinant de fureur le poursuivaient au sol ou sur quelques branches basses inutiles.

A bout de souffle, Touffou se laissa tomber de la dernière branche avant les portes du royaume des écureuils et se mit à courir de toutes ses forces en criant à l’aide.

« Au secours ! Au secours »

Quelle surprise pour les sentinelles de voir Touffou courant à corps perdu, pressé par les rats qui refusaient de renoncer à un si bon repas !

Mais la garde royale intervint aussitôt tandis que Touffou tombait inanimé sur la grande place du royaume et que la bande à Ohunbaya était  mise en déroute.

Tout le peuple écureuil  se pressa autour de Touffou, réellement étonné de voir que les rats avaient osé le suivre jusque là. On le ranima avec quelques graines faisandées. Ses parents et ses frères apeurés lui posèrent mille questions, se culpabilisant de l’avoir laissé seul en ce premier jour de collecte de nourriture. La Reine Lodja fut prévenue et accourut elle aussi sur la grande place.

Quelle honte pour Touffou d’être obligé d’avouer qu’ayant découvert de la bonne nourriture, il avait voulu la garder pour lui et sa famille en s’alliant avec ces rats qui avaient bien manqué le dévorer !

Certains se mirent en colère, d’autres se moquèrent. Les parents de Touffou étaient confus. La Reine Lodja, sans émotion déclara :

«  Eh bien, j’espère que cela te servira de leçon, mon enfant ! Chacun récolte ce qu’il a semé et moi, je fais en sorte que vous ayez ce qui est bon pour vous. Si tu avais pensé aux tiens au lieu de ne penser qu’à toi seul, nous aurions aujourd’hui engrangé une vaste chambre de denrées de premier choix. Mais voilà, par ton égoïsme et ton indiscipline, tu as offert tout cela à ces rongeurs qui pillent, détruisent et ne font alliance avec personne ! Le royaume d’abord et chacun ensuite. Je n’oublie personne et je châtie parce que je vous aime ».

Nous avons tous une part à faire pour l’édification du royaume de Dieu. C’est notre devoir, on ne peut se dérober si l’on dit que nous sommes chrétiens, croyants, fils et filles de Dieu. Travailler pour Dieu d’abord, lui obéir, le mettre en priorité dans nos activités sures et le reste viendra par surcroit.

Dieu sait bien de quoi nous avons besoin. Et Il nous donnera toujours ce qu’il nous faut.  Pour vivre et réussir seul ou par désespoir, refuser de partager avec les autres, les livrer par méchanceté ou par plaisir, c’est s’allier à Satan. Cela est bien entendu la pire des erreurs car il ne sait que piller, voler, mentir, détruire ! C’est un traitre qui ne tient jamais ses engagements, qui ne se contente jamais du peu, il veut tout !

C’est Noël ! Que l’égoïsme, la paresse et  la rébellion à Dieu ne soit point notre partage ! Laissons  l’esprit Divin nous conduire, servons-le de tout notre cœur, aimons sans se livrer, recherchons le bien de Dieu, et nous verrons si le Seigneur ne nous ouvrira pas son bon trésor, le Ciel ! Alors d’accord ? Dieu d’abord !

A Dieu la Gloire et Joyeux Noël!                           

                                                                  LLD

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